Sureau yèble

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Le sureau yèble, Sambucus ebulus, de la famille des Caprifolaciées, est une herbacée de 2 mètres de hauteur environ, contrairement à son cousin le sambucus nigra L. ou sureau noir, un arbrisseau pouvant atteindre jusqu'à 6 mètres.

Typique des sols humides et riches en azote, le sureau yèble demeure tout comme son autre variété très commun en France ainsi qu'en Europe. Les baies, mûres dès le mois de juillet, peuvent trouver un usage en teinture sans être comestibles, contrairement à celles du sureau noir.

Le sureau yèble, comment le reconnaitre ?

Ses feuilles, composées entre 7 et 11 folioles, se parent d'une odeur désagréable dès qu'elles sont froissées.
Ses fleurs petites et blanches, disposées en corymbes, tout comme son cousin, dégagent toutefois une odeur puante.
Les 2 variétés fournissent dès le mois de juillet des baies noires, violettes et rondes, disposées en ombelles, avec une différence de taille : les fruits du sureau yèble sont toxiques, sauf pour les oiseaux, contrairement à ceux du sureau noir.

Le sureau yèble au fil du temps :

De par l'odeur fétide dégagée lorsque ses feuilles froissées, le sureau yèble fut utilisé pour éviter les gonflements des pieds, selon la théorie des signatures: quelques feuilles placées dans les chaussures, un remède jugé des plus efficaces pour bon nombre de marcheurs.
Ses feuilles, utilisées en fumigation, permettaient également de diminuer le gonflement ou l'enflure des jambes, la racine du sureau servant, quant à elle, à traiter les crises de goutte.
La plante représenta une ressource des plus prisées tout à la fois pour le teinturier que pour le peintre : ses baies, délivrant une couleur verte foncée était réservée au lavis sur papier.

Le sureau yèble en teinture :

Les baies fraîches, mises à macérer pendant au moins 3 jours voir même mises à fermentées 10 jours en amont, puis écrasées et pressées seront ensuite mises à filtrer afin d'en obtenir le jus : la matière première essentielle à la teinture qui sera allongée avec de l'eau, et à laquelle seront alors ajoutées les fibres mordancées et rincées.
La préparation doit être ensuite mise à bouillir au moins pendant une heure, sans jamais atteindre toutefois le seuil d'ébullition puis laisser tiédir le tout avant de sortir les fibres, rincées et mises à séchées ensuite : des couleurs allant du mauve au violet grâce aux teneurs élevées en anthocyanes (cyanidine), de puissants antioxydants pour notre santé, d'ailleurs, que contiennent les baies.
L'ajout de 2 verres de vinaigre pour 5 litres de jus peut également délivrer une couleur brun rouge, l'ajout de lessive de cendre ou d'une cuillère à soupe de sulfate de fer à la fin du bain, permettant d'obtenir, quant à lui, une couleur virant vert sapin.
Enfin, les baies laissées à fermenter dans une proportion d'un 1/3 pour 2/3 d'eau, ce pendant 15 jours et à une température de 30°C, permettront d'obtenir un jus qui une fois mis en contact avec les fibres lavées et humides donneront des nuances allant des mauves au rose sans aucun recours à un additif.
Les baies ne sont pas les seules substances présentant un intérêt en matière de teinture bien que majoritairement employées : les jeunes rameaux ainsi que les feuilles donnent par décoction de jolis jaunes aux teintes douces.
En Ecosse, l'écorce de sureau demeure la partie employée afin d'obtenir des teintes noires.